Faceți căutări pe acest blog

vineri, 10 septembrie 2010

Cum devine mancarea o dilema culturala (Le monde)

Du porc imposé à tous au halal généralisé (articol preluat din Le Monde)










Dounia Bouzar, anthropologue du fait religieux, directrice du cabinet Cultes et cultures

Ma liberté de conscience s'arrête où commence la tienne... Belle maxime qui pose les bases de notre système français de laïcité. Mais parfois plus facile à dire qu'à faire ! Plus il y a de diversité, plus c'est délicat à gérer !

Actuellement, loin de cette devise, c'est le rapport de force qui l'emporte : pendant longtemps, les citoyens de confession musulmane étaient sommés de boire un verre d'alcool pour prouver qu'ils étaient "modernes" et devenaient les premiers consommateurs de poisson dès qu'ils se restauraient à l'extérieur de chez eux, faute de trouver de la viande halal pour ceux qui en souhaitaient. Aujourd'hui, les Quick halal plantent leur pavillon, imposant à la totalité de leur clientèle de manger de la viande ritualisée.


On retrouve ce rapport de force dans bien des secteurs : tel salarié au sein d'une équipe de collègues qui ne supportent pas la religion se voit harcelé lorsqu'il observe le ramadan... Tel salarié au sein d'une équipe de musulmans pratiquants se voit harcelé parce qu'il comptait bien boire son café au bureau sans se cacher, comme d'habitude... Tel service éducatif finit par commander toute sa viande halal, après avoir menti pendant des années sur le porc qu'il mettait dans les boulettes... Même sur Facebook, les affrontements s'organisent entre "apéro pinard et saucisson" et "apéro halal" !

Comment, dans la pratique, garantir la liberté de conscience des uns et des autres au sein de la même collectivité ? Jusqu'où la liberté de croire peut-elle s'exprimer sans entraver la liberté de ne pas croire ? Et vice versa ? Sur quels critères poser des limites ? Concrètement, appliquer la laïcité, cela donne quoi ?

Assurer la liberté de conscience, c'est permettre aux citoyens de croire, de ne pas croire, de croire en ce qu'ils veulent. La laïcité est un système juridique instauré pour que les Français puissent tous ensemble avoir un destin commun, avec leurs identités multiples, variées, qui peuvent d'ailleurs évoluer. La laïcité est instituée aussi pour qu'il n'y ait plus jamais de morale unique, pour qu'aucune philosophie ne domine une autre, religieuse ou pas.

L'objectif des services publics est de faciliter le vivre-ensemble avec des citoyens soumis aux mêmes droits et devoirs. C'est bien pour éviter l'instauration de mécanismes parallèles de régulation opérant en dehors de la sphère publique que certains assouplissements sont timidement proposés pour réaménager le cadre général de la société (possibilité de travailler le dimanche, de chômer à l'Aïd et à Yom Kippour, de diversifier la nourriture des cantines, etc.) afin d'agrandir les références qui constituent le patrimoine culturel commun.

De nombreux élus prennent en effet conscience qu'une norme d'apparence neutre peut indirectement avoir un effet discriminatoire sur certains individus, si elle est incompatible avec leur pratique religieuse. Comment assouplir ce cadre normatif pour établir l'égalité de pratiques des différents cultes, comme le garantit la laïcité républicaine, sans pour autant permettre aux groupes minoritaires d'instaurer une souveraineté juridique et culturelle qui les soustrairait au contrôle de l'Etat et du droit commun et entraverait toute possibilité de cohésion sociale ?

Cette question de réaménagement du cadre général de la société est subtile, car certaines revendications religieuses font l'objet d'interprétations multiples et reflètent souvent des questions de pouvoir à l'intérieur d'une même religion ou vis-à-vis du reste du monde (autres religions, athées, etc.). Or l'Etat doit rester neutre. Il ne lui appartient pas de valider telle ou telle interprétation d'un texte religieux.

L'action des services publics doit donc normalement se restreindre à veiller à ce que les différentes pratiques ou revendications n'entravent pas les objectifs des cadres législatifs et constitutionnels.

Il s'agit de permettre un assouplissement du cadre normatif général dans un sens d'intégration de tous les citoyens et non pas dans celui de la ségrégation de certains d'entre eux. Sur la question alimentaire, cela signifie clairement qu'il faut arriver à continuer à "manger ensemble", quel que soit le contenu des assiettes, les différentes références et convictions des uns et des autres.

Il serait temps qu'on réfléchisse à comment instaurer une réelle diversité alimentaire sur les mêmes tables : viande halal ou casher le cas échéant, porc, boissons diverses (jus de fruit et alcool), et à penser à élaborer des "plats communs" réalisés à partir de poisson ou d'oeufs, qui peuvent être partagés par tous.

Car l'objectif est bien que la différence ne devienne pas une frontière, et que ceux qui mangent de la viande halal se mélangent avec ceux qui préfèrent du porc, et inversement. Cela respecte le principe selon lequel aucune vision du monde ne s'impose comme supérieure puisque toutes les références sont respectées, mais chacun doit accepter celle de l'autre.

Quand cet objectif sera atteint, plus jamais on n'entendra :

- Alain qui traite Karim de "pas civilisé" parce qu'il pratique sa religion, et que, "quand même", il devrait "en finir avec tout ça" ;

- Tony qui traite Johnny d'"endoctriné" lorsqu'il déclare ne pas manger de porc parce qu'il est devenu musulman ;

- Karim qui traite Alain de "gros cochon" parce qu'il mange du porc ;

- Ahmed qui traite Kader de "mécréant" lorsqu'il se gave de saucisson corse parce qu'il adore le cochon depuis qu'il a 5 ans...

Dounia Bouzar, anthropologue du fait religieux, directrice du cabinet Cultes et cultures

Article paru dans l'édition du 08.09.10

4 comentarii:

  1. A laikus társadalom és az egyéni szabadság
    ara-kovacs, cs, 2010/09/09 - 09:56
    Le Monde

    Franciaország második legnagyobb gyorséttermi lánca, a Quick elhatározta: szeptember 1-től nyolc üzletükben kizárólag olyan húst forgalmaznak, mely megfelel az iszlám vallás előírásainak. A kizárólagos „halaal” (حلال) húskínálatot a jövőben további hat éttermükben is be kívánják vezetni.

    Dounia Bouzar vallástörténész és antropológus, a francia kormány Vallásügyi és kulturális kabinetjének igazgatója a bejelentést kommentálva felteszi a kérdést: hogyan lehetséges egy olyan nyitott és laikus társadalomban garantálni a hit szabadságát, mint a francia? Nyilvánvalóan úgy, hogy azt mindenkinek biztosítani kell, sőt a nem hívők álláspontja számára is hasonló szabadságot kell garantálni. De hogyan lehet garantálni ezt a sokszínűséget olyan esetekben, ha a különböző nézetek ennyire elütőek, sőt olyan ellenségesek?

    Nehéz erre a kérdésre válaszolni, és annál a megoldásnál, melyet eddig a francia társadalom ajánlott fel polgárainál, nemigen lehet jobbat elképzelni. A laikus társadalom jogi rendszere révén lehetővé teszi az egyéneknek, hogy közös sorsukként éljék meg ezt a sokszínűséget, s ezen belül teljesedhessen ki individualitásuk. A laikus életforma feloldotta azt a kényszert, hogy a társadalom felett egyetlen morális fensőbbség uralkodjon, korlátozva a világszemléletét bárkinek is. (traducere in limba maghiara-globusz.net)

    RăspundețiȘtergere
  2. Mie articolul din Le Monde mi se pare exceptional si e legat de ceea ce am mai discutat, dar de asemenea si de postarea de mai jos, despre secularizare. Ceea ce am retinut eu din articol si ceea ce m-a frapat este paradoxul semnalat de autoare. El consta in urmatorul lucru: statul francez laic trebuie si este neutru, in problemele religioase, de exemplu, orice cetatean francez are dreptul de a-si etala diversitatea culturala cu exceptia cazurilor in care prin acesta, lezeaza un drept al celuilalt. Un lant de fast-food a decis ca de acum incolo sa serveasca numai mancare pentru musulmani. Acest lucru e perfect normal daca admitem liberatea si pluralitatea culturale si religioase, concretizate in acest caz prin mancare. E deci legitim intr-un stat laic sa faci asa ceva si statul nu are dreptul sa ti-o interzica. Totusi se naste o situatie nedorita, un paradox, anume ca desi aceasta permisivitate este marca tolerantei in fapt ea naste segregare. In loc sa apropie desparte cetatenii. Adica, desi libertatea este o conditie necesara a multiculturalismului nu e si suficienta pentru a crea armonie si convietuire normala.

    RăspundețiȘtergere
  3. Cand zici restaurantul a decis sa serveasca numai mancare pentru musulmani vrei sa zici ca devine restaurant cu mancaruri specifice musulmane nu ?
    Iar astea sunt de cand lumea (restaurant cu mancare specifica unei etnii, nationalitati etc)
    Cat timp servesc orice client care le trece pragul nu as vedea o mare problema.
    Sigur are o tendinta usoara de izolare dar prima comparatie care imi vine in minte este restaurantul chinezesc sau cel cu mnacare traditionala maghiara sau cele din afara cu specific romanesc. Unele chiar ajuta aducand alti oameni in contact cu etniile respective.
    Iar intr-un cartier chinezesc e oarecum normal sa fie un restaurant cu specific chinezesc la fel si in intr-unul musulman
    Dar nu cred ca am inteles exact ce vrei sa zici daca gresesc sorry.

    RăspundețiȘtergere
  4. E vorba de un lant de restaurante, un fel de McDonald's cu specific musulman. Sigur e ok, nu e nimic in neregula cu asta si se poate foarte bine sa ai dreptate, in loc sa separe sa ne faca si mai curiosi sa ne cunoastem culturile. Vezi io la asta nu m-am gandit. Se poate sa fie o bula umflata. Oricum la francezi altfel se pune problama. E mai complicata ca si in SUA. Dar cred ca per ansamblu ai totusi dreptate.

    RăspundețiȘtergere